Nous avons passé deux jours et une nuit dans le parc naturel de Laguna Lachua.

C'est une lagune classée RAMSAR pour la préservation des oiseaux et mammifères.

On voit un lézard à crête (qui pond ses oeufs dans la terre mais, heureusement, pas de crocodiles!

Ils (les crocos) sortent la nuit et laissent les baigneurs profiter de l'incroyable clarté du lac pendant la journée.

C'est un petit coin tranquille (si on ne rencontre pas de jaguars ou crocos...) au milieu de la jungle, où Tiama a passé "la meilleure nuit !" ainsi qu'elle nous l'a déclaré au réveil.

Il faut dire que nous avions essuyé un bel orage la veille, de 18 à 20h, qui avait bien rafraîchi l'atmosphère, qu'il n'y avait pas les coqs habituels de toute zone humanisée, ni les moteurs de tuc tuc, ni les chants des églises évangélistes... et même pas de moustiques!

Et voici notre cuisine, où nous avons retrouvé la cuisine au feu de bois:

Après ces deux jours loin de la civilisation, nous nous sommes retrouvés dans THE HOTEL à voir à Chisec, avec des attractions à couper le souffle!... Jugez par vous-même :

J'ai (Prune) donc passé la soirée de mes 40 ans à glisser dans un tronc d'arbre, et à me reposer sous un champignon . :-) qui sait si ce genre de traitement m'aidera à rester jeune!

Nous voici dans le coin le plus touristique de l'Alta Verapaz...et en plus en pleine semaine sainte. Cette fois on a donc du organiser plus que de coutume les jours (et nuits) suivants... mais ça s'est révélé presque plus compliqué!

On est arrivés  à Lanquín depuis Cobán, dans un colectivo bien chargé. La dernière heure se fait sur piste, à 20 km/h maxi.

A notre arrivée on est cette fois alpagué par de jeunes rabatteurs pour les hôtels. On décline car on a réservé par téléphone depuis Cobán un hôtel  basique par sécurité en cette semaine de vacances pour les locaux. Mais on se laisse convaincre par des cabanes de palmes sur la colline voisine du centre, au nom évocateur: Vista Verde. Les jeunes nous soutiennent  portable à l'oreille qu'il y a de la place. On fait un 1/4h de marche sacs au dos pour arriver dans un cadre enchanteur dans lequel... il n'y a plus de place pour nous 4... le proprio est désolé et s'excuse pour ses rabatteurs. On repart vers le centre et nous annonçons auprès de l'hôtel qu'on avait réservé. A l'accueil il prétend ne pas avoir notre nom, ne pas avoir de chambre. J'insiste  pour regarder son calepin, et je trouve trace de mon nom et de notre échange téléphonique. Visiblement gêné, il me concède que la chambre est déjà occupée. On se met un peu en colère. Je vais chercher une solution car bien qu'il nous ait dit qu'il essayait de nous trouver quelque chose, j'ai des doutes.

Je tombe sur deux hôtels complets, le troisième, à l'autre bout du village,  Viñas del chef a une piscine, mais affiche complet lui aussi... je remonte en courant et tombe sur un tuk-tuk surchargé avec Tiama, Loulaï, Prune,le chauffeur et le proprio de l'hôtel où nous avions réservé ...+ tous nos sacs!!! Ils arrivent à mettre huit sacs et 6 personnes sur une mobylette! Il me dit qu'il a trouvé une chambre pour nous à ...Viñas Del chef. Je monte avec eux et leur explique que j'en viens... mais il avait téléphoné juste 2 min avant que j'y passe... Ouf on a quelque chose pour dormir!

On rencontre à la piscine une famille guatémaltèque qui a vécu il y a quelques années au Québec, qui est bien sympa.

Le lendemain , il y a une procession dans le village : les rues sont couvertes d'aiguilles de pins et de toutes les feuilles violettes ou mauves qu'on peut trouver dans la jungle. Dans l'église il y a un superbe panneau de fruits/fleurs/légumes du pays:

On part pour Semuc, on a réservé une cabane dans un hôtel nommé Utopia, tenue par un français. Cadre paradisiaque, mais très différent de la veille où nous étions avec des guatémaltèques. Ici il n'y a presque que des étrangers.

La terrasse est superbe devant le Rio Cahabón  et un immense ceiba (arbre emblème du Guaté) de plus de 150 ans nous dit-on!

notre chambre

Superbe mais très isolé, on est obligés de manger dans le resto de l'hôtel qui se la joue végétarien mais qui est pas si bon et cher... Heureusement on avait rempli nos sacs de légumes et fruits du marché de Lanquín.

Il y a un coin près du río pour faire du feu : on fera notre cuisine au feu de bois pendant 3 jours, belles salades composées le midi, pâtes (chinoises, coquillettes... ) le soir.

Bien qu'on soit loin de tout, il y a toujours du monde près de la rivière : promeneurs, laveuses de vêtements, pêcheurs, comme ces jeunes qui frappent la surface de l'eau  avec leur machette pour assommer par l'onde de choc  les petits poissons qu'ils attachent ensuite à leur ceinture...

Le proprio quand je lui demande si on peut aller vers Semuc à pied me répond que c'est compliqué, qu'il vaut mieux prendre un guide... Je pars le lendemain en cross de reconnaissance. J'accède aux sites des Grottes et à l'entrée du PN en 45 min de course à pied par de petites sentes magnifiques le long du río, ou dans les champs de maïs. Le Proprio disait cela pour 2 raisons : car il propose des convois 4X4 (payants) vers ces sites, et qu'il veut être bien avec les locaux...

Le dernier jour, on prend ces chemins en famille tôt le matin, départ à 7h. On arrive à 8h20 à l'entrée du site. on monte d'abord au mirador, une forte pente faite de marches hautes et d'escaliers raides d'où l'on peut admirer le pont et les piscines naturelles de piedra caliza = de travertin et l'eau turquoise des affluents du Cahabón.

On redescend se baigner. On y passe un bon moment. L'eau est divine, et le cadre féérique.

L'après-midi, on va visiter les grottes de K'Anba. On nous file une bougie et on rentre dans une grotte duquel sort une rivière. 40 min assez rigolotes et un peu frisquettes.

Prune, Loulaï et Tiama finiront  la journée par 20 min de tubing (descente en chambre à air) sur le Cahabón

Après le pays Ixil, nous voici arrivés dans la province de l'Alta verapaz. Cobán est plus grande ville que celle que nous avons fréquenté dernièrement. La végétation est plus luxuriante aussi.

 Le marché de la ville est sympa, on a testé un docteur pour une petite bronchite de Loulou (qui est finie) et nous arrivons ici en plein semaine sainte, ce qui complique un peu la recherche de lieux pour dormir.

Il y a plein de belles choses à découvrir aux alentours : 

On a commencé par se balader en ville,

le calvaire et l'église qui domine la ville, où les filles se sont entrainées un peu :

le marché par ex. est toujours agréable, et nous pouvons y manger de bon épis de maïs grillés : 

Juste dans la ville, il y a un parc national, sur une ancienne propriété privée de production de café tenue par un belge. Le Parc se nomme PN de las Victorias. A l'entrée, le guardaparque nous dit qu'on peut y voir des oiseaux, quelques mammifères mais peu et un lagarto (littéralement lézard en espagnol) quand nous allons vers la lagune... en fait de lézard, voici ce que nous avons vu dans la lagune, il a 4 ans et se porte comme un charme apparemment : 

Il y a aussi une aire de pique nique et de jeux et un petit terrain de foot : on en a tous profité!

Nous avons visité le Biotope du Quetzal, à 1h30 de Cobán au sud. D'une surface de moins de 2 Ha, ce parc est aussi classé parc national. Nous avons marché sur les sentiers bien entretenus passant dans la forêt luxuriante, appelée ici bosques nubosos y humedales... le royaume des mousses et des fougères... mais nous avons eu un très beau temps... Et pas de quetzal à l'horizon, tant pis!

Une autre virée nous a emmené jusqu'à la naissance du fleuve Sachichá. En remontant la rivière, on tombe sur une immense piscine d'eau cristalline, et un cenote, ou puits et au dessus une grotte. L'eau semble sortir de la roche travertineuse là encore et de la grotte. décidément St-Maurin (une des Réserve naturelle que je suis dans mon travail, se rappelle à moi!).

Aujourd'hui nous sommes restés à Cobán. On a mangé de bonnes petites glaces au goûter, après les devoirs. Et grâce à la cuisine partagée de l'hôtel, on s'est fait un super flan de courgettes, Miam!.

Ce soir , en plein milieu de la semana Santa, il y avait une procession dans la ville. Cette dernière montait jusqu'au calvaire qu'on avait visité le 1er jour de notre arrivée. Les pénitents  sont bien entendus pour la plupart en tenue d'apparât et portent à tour de rôle le char illuminé sur lesquelles dorures, statues et croix sont juchées:

Nous restons en pays Ixil, mais nous nous enfonçons un peu plus dans les contrées isolées.

A chajul, nous sommes l'attraction durant les 3 jours que nous passons. Un bon nombre d'habitants ne parle qu'Ixil et l'espagnol est utilisé par ces derniers uniquement pour les mots de première nécessité. Nos peaux blanches, notre taille, les cheveux des filles les font se cacher, rire aux éclats, parler, bref, nos caractéristiques physiques ne laissent pas indifférents!

-L'imposante façade de l'église de Chajul-

Nous sommes montés sur le Cerro San Andrés, au dessus du village. La vue est belle sur les collines, les champs alentours et Chajul. c'est un lieu qui surplombe le village, avec quelques affleurements rocheux. Les Mayas viennent y faire des feux, déposer des bougies, des fleurs, sacrifier un poulet, et font donc des offrandes en tout genre.

"Pachamama" reçoit en ce lieu un nombre incalculable de déchets plastiques. Ils ne doivent pas se rendre compte... Il est vrai que le souci de l'environnement est un problème de riches. A chajul, selon le Lonely, 80 % des habitants sont sous le seuil de pauvreté. Tout le monde se chauffe et fait la cuisine au feu de bois... et la gorge et les yeux picotent parfois un peu. Les maisons pour bon nombre d'entre elles sont de bonne facture : toits en tuiles, mur d'adobes ou de solides planches, et il y a très souvent un porche sur le devant de la maison avec plusieurs piliers de bois.

La seconde balade nous a conduit depuis Xetze, un petit village voisin de Chajul qu'on a rejoint via la piste en tuk-tuk vers Chichel et ses fameuses cascades.... le cadre est superbe et nous en avons bien profité, d'autant que nous avons été seuls un bon moment de la journée.

Après l'Atitlán, nous sommes arrivés à Nebaj à 19 h un peu fatigués à cause du long trajet  (3 Chicken Bus pleins à craquer!)

et nous sommes allés au premier hôtel que le guide nous proposait puis on a cherché un restaurant. On s'est installé à un resto du nom de Popi's et on s'est régalé. Le gérant qui était très gentil nous a dit que Popi's faisait aussi hôtel et qu'il restait un dortoir libre.

Le lendemain, on a posé nos sacs à Popi's,

et nous sommes allés se promener dans la ville à la recherche de timbres et de poste pour envoyer des cartes postales. On a fini par trouver un magasin qui proposait des envois mais seulement pour 322 Quetzal (en gros 41 € !!! ).  À Nebaj on a fait aussi de belles balades.

Loulaï

Les balades, par Espoir

Nous sommes désormais en pays Ixil, et Nebaj en est sa capitale.On parle du triangle Ixil entre Nebaj, Cotzal et Chajul.

La première balade nous a emmené à Acul, par le Sud-Est.  Une grosse montée, au soleil, un mirador sur la ville, et arrivés au sommet du Tz'i T'zoo : de beaux prés, une ambiance de fin d'été voire automnale, quelques chevaux ou vaches... tout a l'air soigné, ce qui fait dire à certains que cela leur rappelle la Suisse... Moi, ces prés, ces bois, ça m'a rappelé le Limousin.

Nous avons pique-niqué dans un pré dans la descente, puis sommes arrivés au village. On a marché jusqu'à la ferme de Mil Amores, qui fut jadis construite par des italiens. La ferme se trouve au fond d'un cirque, et est super bien entretenue, moutons, pigeons, chevaux, vaches et chèvres paissent ensemble... une ambiance de petite maison dans la prairie... On a acheté un bon fromage d'un kilo. On est rentré en colectivo.

La seconde nous a emmenés à Cocop. Comme Acul, c'est un des nombreux villages qui a enregistré des massacres impressionnants de sa population pendant la guerre civile de 1980 à 1984. On a discuté avec des gens qui ont perdu toute leur famille dans ces années là, après des descentes de l'armée dans les villages entourant Nebaj.

Pour ceux que ça intéresse,  même si c'est moins drôle (cf. commentaire de Brigitte) https://www.legrandsoir.info/le-genocide-guatemalteque-de-ronald-reagan-consortium-news.html

L'endroit est magnifique. Des petits champs de maïs, d'haricots, de fèves...des prés arborés d'alisiers blancs, de Robles, de pins, etc...

On a descendu le sentier entre Cocop et Río Azul, et on s'est baigné dans le rio azul : eau fraîche et revigorante, travertins magnifiques:

Et au retour, petit partie de foot sur la place centrale de Nebaj!