• Je rédige cet article selon nos observations et les informations recueillies auprès de notre guide lors du trek à la Ciudad Perdida, dans le parc Tayrona et dans le musée Tayrona à Santa Marta. Ces informations étaient parfois contradictoires, j'ai donc fait un petit tri et je n'ai pas vérifié par ailleurs... j'espère que c'est à peu près exact

    Quatre ethnies, les Koguis, les Wiwas (ou Arsarios), les Arhuacos (ou Wintukuas) et les Kankuamos, vivent encore dans la Sierra Nevada de Santa Marta

    Ils sont les descendants de la culture Tayrona, qui avait édifié la Cité perdue, Chayrama et d'autres cités.

    Les Tayronas portaient de riches parures d'or comme attache de leurs vêtements, sur les oreilles, dans le nez, sur le front (il y avait - il y toujours? de l'or dans la montagne). Et leurs morts étaient enterrés avec les bijoux... Aussi, malheureusement, quand ces citées ont été découvertes par les occidentaux, les tombes ont été pillées et les vestiges chamboulés... Les cités que nous visitons aujourd'hui ont donc été reconstituées d'après les souvenirs des premiers découvreurs.

    Ces ethnies n'ont pas de culture écrite, les transmissions sont uniquement orales. Chaque ethnie a sa propre langue mais ils ont également une langue commune. Ils ont des traditions différentes mais croient dans les mêmes dieux, dans la même création du monde, et des endroits "sacrés".

    Ils ont tout de même des représentations (figuratives) de la Sierra sur des rochers, avec les rivières qui la traversent, les chemins, les plus hauts sommets et les cités de cérémonies. Pas sûr que ça les aide à se repérer puisque la cité Teyuna était perdue... Ils disent qu'il y en a deux autres comme ça (savent-ils où elles sont et veulent-ils les préserver, ou ne le retrouvent-ils plus eux mêmes?)

    Ils pensent tous que la Sierra Nevada est le centre du Monde, que c'est un territoire sacré qu'il faut respecter (sinon, il y aura des impacts dans le monde entier).

    Ils interdisent l'accès à une grande partie de la Sierra Nevada, à leurs chemins, et aux sommets.

    Ils ont des villages pour vivre et des villages pour les moments de rencontres et de cérémonies entre différents petits villages. Ils sont semi-nomades et démontent leurs maisons au bout de 15 ans et se déplacent ailleurs pour laisser la terre se reposer (d'ailleurs leurs maisons, faites de bois pour les poutres et les murs et de palmes pour le toit, doivent résister à peu près ce temps là...)

    On ne compte plus que quelques milliers d'individus, qui ne se mélangent pas beaucoup... 

    Nous, nous avons rencontré des Wiwas et des Koguis. Certains (mais je n'arrive pas à savoir lesquels) portent des chapeaux, les autres non.

    Ils sont pour la plupart assez petits (1,40 m ou 1,50 m). 

    Ils sont habillés de tuniques de toile blanche jusqu'aux genoux, (qui ne reste pas très blanche avec la terre jaune, rouge ou marron de la sierra).

    Les hommes portent parfois, en plus, un pantalon blanc dessous, et les femmes, une jupe.

    Hommes et femmes ont les cheveux longs (noirs et raides), qui représentent les rivières descendant des montagnes, ils les portent parfois attachés.

    Les femmes sont pieds nus (pour être connectées à la Terre, une de leurs divinités avec le soleil, à laquelle elles sont davantage reliées du fait de leur fécondité semblable...).

    A priori, on n'apprend pas à parler espagnol aux filles et femmes...

    Les hommes, eux, peuvent porter des chaussures (et allez!), souvent des bottes en caoutchouc (pieds nus dedans, avec cette chaleur et humidité..., hummm)

    Ils ont tous (enfants compris), en bandoulière croisée sur la poitrine, un ou plusieurs "mochilas" (sacs en toile ou en fibre de maguey, une espèce d'agave), qui reposent soit sur la hanche, soit un peu devant, soit un peu derrière. Ses sacs sont tissés par les femmes et les filles (ces dernières tissent des sacs blancs jusqu'à leurs premières règles, qui définit pour eux l'entrée d'une femme dans l'âge adulte. A partir de là, elle pourra mettre les couleurs et les motifs qu'elle choisira, qui lui permettra d'exprimer ses pensées, ses humeurs...).

    Cette tradition est devenue (ou restée?) une mode chez les colombiens occidentalisés, aussi bien les hommes que les femmes, (et les touristes) qui ont chacun leur mochila aux couleurs parfois très vives. 

    Les femmes tissent presque tout le temps, même en marchant!

    Le mamo est le chef du village, et guérisseur. Cette fonction se transmet de père en fils, après une initiation de 5 ans dans la montagnes, à apprendre les plantes et en mangeant uniquement des tubercules, sans sel. Ensuite, les anciens mamos se réunissent pour choisir leurs successeurs.

    Parmi les autres traditions: celle du passage des enfants à la vie d'homme ou de femme sont importantes.

    Les filles sont donc censées devenir femmes lors de leurs premières règles. Au cycle suivant, elles vont dans une maison avec leur mère où elles passent tout le temps des règles à se laver et se relaver.

    Les garçons deviennent hommes à 18 ans après une « initiation » de 4 jours auprès du Mamo. Ils doivent rester sans dormir et sans manger. A la fin des 4 jours, le Mamo leur confie leur premier « poporo » et leur première femme (mais non leur épouse).

    Le poporo (ou damburro) est un instrument réservé exclusivement aux hommes, qui est censé leur servir à exprimer et fixer leurs pensées, et à mesurer le temps qui passe. (Pour les femmes, le tissage du mochila permet aussi de mesurer le temps – au nombre de mochilas tissés -, et à exprimer les pensées).

    Il est fait dans une calebasse vidée. On le remplit de poudre de coquillage, obtenue en chauffant les coquillages dans le feu. L'homme a un bâton de bois qu'il plante à l'intérieur  du poporo pour prendre un peu de poudre de coquillage, qu'il met dans sa bouche. Il a auparavant mâché des feuilles de coca, qu'il transporte dans un mochila spécial, rempli par sa femme. Ses feuilles de coca lui permettent de ne pas sentir la faim et la fatigue (et lui donnent aussi un regard dans le vague!) Se produit alors une réaction chimique, entre la salive, le coquillage et les feuilles de coca et le bâton, et l'homme "essuie" ensuite ce dernier sur la partie supérieure du poporo. Ca crée une fine couche d'une matière calcaire jaune claire. Cette partie du poporo grossit donc de jour en jour. Elle permet d'avoir une idée de la santé de l'homme, selon la couleur, de ses pensées, selon la forme, si elle est bien équilibrée ou pas, de son emploi du temps, si elle a grossit vite c'est qu'il a beaucoup "poporé" (les colombiens ont en effet inventé un verbe!).

    Un Mamo qui rencontre un homme lui demande toujours de regarder son poporo. Quand celui-ci devient trop lourd, à cause du calcaire produit, il peut en demander un nouveau au Mamo. Si on perd ou casse son poporo, c'est que ça ne va pas bien.

    La première femme qu'il reçoit est une femme mûre, veuve, qui va initier le garçon pendant un an aux relations sexuelles, au contrôle des naissances (utilisation de plantes, connaissance des périodes d'ovulation...), et à faire vivre une famille (travaux des champs, etc..).

    A 19 ans, l'homme peut alors demander la main d'une femme (fille à partir de la puberté) à l'oncle de celle-ci. L'oncle demande au père, qui demande à sa fille. Si celle-ci est d'accord, le père prend alors l'homme pour travailler avec lui pendant encore un an. Si au bout d'un an, l'homme convient à la famille, les deux "fiancés" peuvent s'épouser.

    L'homme et la femme dorment chacun dans une maison séparée, construites côte à côte. Elles ont toutes les deux deux poteaux centraux qui dépassent du toit de palmes, et qui représentent (et/ou connectent les maisons avec) les deux sommets de la sierra Nevada. Il y a toujours du feu dans les maisons des femmes, qui représente le Soleil, une de leurs divinités avec la Terre. Et dans la maison des hommes, il y a toujours 2 portes: une pour entrer, et laisser derrière soi (se nettoyer) les énergies négatives, et une pour sortir (Les femmes, a priori, sont plus "propres" et plus "connectées" à la Terre).

    Les garçons jusqu'à 8 ans et les filles dorment dans la maison de la mère. Les garçons après 8 ans dorment avec le père. Ils dorment sur le sol pour être en contact avec la nature.

    Il ne peut y avoir de relations sexuelles ni dans les maisons ni la nuit. Cela se fait sur le sol dans la forêt et la journée.

    Ils croient à la réincarnation dans des descendants humains (homme dans un petit fils, femme dans une petite fille). Aussi, le pillage des tombes, en plus d'avoir volé leurs trésors, a emprisonné des âmes (par exemple dans des musées à Bogota). Les problèmes dans le monde ont sans doute un lien avec ces âmes perdues...

    Quand nous avons interrogé le Mamo que nous avons rencontré à la Cité perdue sur les risques pour sa culture que représentaient l'afflux de touristes et la télévision, il a répondu qu'il était confiant car il avait 3 fils, qui respectaient les traditions et que donc il n'y avait pas de problèmes... nous ne sommes pas si optimistes que lui!

     

     

     

     

     


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  • Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

     

    Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

    A Paso del Mango dans la ferme carpe diem, on peut faire plusieurs choses:

    Visiter la ferme de cacao.Les cabosses sont soit rouges, soit vertes. Les vertes sont douces, les rouges, acides. La cabosse rouge met 5 ans à pousser, la verte met trois ans. Quand elles sont mûres, on le met dans un sac plastique pour éviter que les écureuils ne les mangent. On prend les fèves qui sont dedans et on les met à sécher. quand elles sont sèchent, elles commencent à sentir le chocolat. On les cuit, on les met dans une machine qui tourne et il en sort de la pâte de cacao. J'ai goûté une fève rouge dont le goût était très fort.

    Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

    Aller nager dans les cascades ou dans un jaccuzi naturel.

     

    Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

    Aller voir le mirador qui donne  sur la ville de Santa Marta

    Nous avons aussi visité la mini-cité perdue. On y voit des restes des anciennes maisons des indigènes. Il y a aussi un escalier fait de pierres qui a 318 marches !!

    Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

    Paso del Mango, Finca carpe Diem par Tiama

    J'ai aussi beaucoup nagé et ai appris à faire des plongeons dans la piscine de Carpe diem.

    Tiama


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  • Pendant que les filles et les grand-parents sont entre Palomino et Paso Del Mango (prochain article des filles), nous partons pour le trek de la citée perdue...(Ca rappellera sûrement des souvenirs à certains, n'est-ce pas Amélie, Willy?)

    En 4 jours, obligation de le faire via une agence et donc dans un groupe.

    On se retrouve dans un groupe de 16 personnes (5 allemands, 2 danois, 1 hollandais, 2 espagnols, 2 colombiennes, 2 uruguayennes) plutôt gros, mais heureusement super sympa. Nos guides : Abraham (colombien) et Martín (argentin).

    4 jours de marche, dans la jungle mais aussi (surtout au début) dans la jungle débroussaillée par les finqueros, campesinos et autres paísanos (i.e fermiers colombiens).  Le trek passe en territoire indigène, où il reste 4 ethnies, kogui, arhuacos, wiwas y kankuamos. La dernière a quasi tout perdu de sa culture. Les koguis seraient 4 000, les wiwas 2 400...  Nous passons en territoire wiwa, et partons depuis Mamey. 4 jours avec 49 kms en tout... donc plutôt tranquille en apparence... En apparence seulement, car en dénivelé, on ne sait pas, rien n'est précisé, il faudra regarder), et la difficulté change avec les conditions climatiques ou sanitaires...Par ex. : ça c'est super bien passé pour nous les 3 premiers jours jusqu'à midi. Après on a pris une grosse pluie, une boue pas possible...mais bon, c'était chouette. On ne va pas vous saouler avec des photos que vous pouvez voir sur internet j'imagine, mais quand même : 

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

     

    une partie de carte le premier soir en attendant le riz, banane plantain, poisson...

     

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevadaTeynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    un village Wiwa 

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    Tantôt en balcon, (mais toujours le long du Río Buritaca où les baignades sont délicieuses...)

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    tantôt dans les chemins taillés dans la terre de glaise, collante...

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    les couchages dans les cabañas,

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    et le 3ème jour, après quelques gués et 1300 marches... la Ciudad perdida ou Teyuna en indigène

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    et la jungle à perte de vue !!!

    Teynuna ou la Ciudad perdida, Sierra nevada

    C'était beau !

     


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  • Il y a deux jours nous étions à Palomino et nous profitions de la plage . Dans un hôtel du nom de A Luna les programme était plutôt simple : plage mais c'était plutôt cool nous y sommes restés 3 jours et les parent 2 parce que il sont parti pour faire quatre jours de marche pour la cité perdue. Loulaï et Tiama

    PALOMINO par Titi et Loulou

    PALOMINO par Titi et Loulou

    PALOMINO par Titi et Loulou

    PALOMINO par Titi et Loulou

    les cocos de Tiama sont délicieuses.

    PALOMINO par Titi et Loulou

    et les vagues bien agréables, n'est-ce pas Loulaï?

     


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  • Avec Prune, pendant que Jacques et Brigitte s'occupent des filles à Riohacha (merci!), on a pris la journée, pour aller voir un peu plus loin.

    On est donc passé par les Salins de Manaure... plutôt beaux, mais aussi pollués par les sacs de plastiques qui volent partout et qui s'entassent dans les clôtures, les haies, les épineux...cette non-conscience (de la pollution visuelle, dans la terre, les eaux jusque dans les tissus...) risque d'avoir des conséquences importantes, s'ils ne réagissent pas rapidement, ça donnera moins envie de venir.

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

    A l'aller comme au retour, on passe en territoire Wayúu, et les gosses, sur la piste en travaux (qui attend depuis on ne sait quand l'asphalte), font des barrages avec un barbelé, et les voitures paient leur passage en biscuits !!!.

    On passe à Uribia, capitale "cosmogonique" du peuple Wayūu (quand Riohacha est la capitale administrative et économique). Plaque tournante du pétrole vénézuélien, bcp de gens viennent faire leur plein ici, car le galon n'est pas cher...

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

    On va ensuite au bout d'une péninsule, en passant par des zones désertiques... le Cabo de la Vela, à la fois un village, spot de kite-surfeurs branchés et bout de la péninsule, qui a des accents de côte bretonne...

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

    L'étape suivante nous fait traverser des dunes superbes pour arriver au Pilón de Azúcar, une colline blanche-verte qui tombe dans la mer. Les contrastes de couleur sont superbes:

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

    On repasse par la zone désertique. Les Wayúu se servaient (et se servent encore mais plus autant, car il y a aussi la palme de coco) du coeur de cactus candélabre (cardonales) pour faire les parois de leurs cabanes voire leur toit. Quand les cactus rougissent, ils les coupent, les laissent sécher et récupèrent la partie ligneuse... C'est vrai que leurs cabanes-paillotes sont chouettes (référence au commentaire de notre architecte estaquéen)

    Colombia, Guajira Cabo de la vela

     


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